La famille : affaire d'Etat

La Bible avait résolu l’énigme du couple impossible par ce qu’il est aujourd’hui coutume d’appeler le sexisme : la femme n’avait pas le choix, sa vie était toute tracée, son destin était lié à son foyer et parfois au service de Dieu. Mais l’homme aussi, voyons, il devait être ce qu’on attend de lui, ni plus ni moins : rude travailleur, viril, protecteur et surtout modèle pour sa progéniture. Le civilisé remet la question sur le tapis par ce qu’il convient de prendre pour une manifestation de la démocratie et un redressement de tort, une justice : le féminisme, dans lequel plusieurs observateurs voient une sorte d’émasculation. Remise en question délicate puisque la petite princesse de jadis, devenue reine et maîtresse du monde une fois grande, se voit obligée de déchoir de son trône pour tomber bien bas sur la dure réalité ; le zombi des batteries de cuisine, la petite dame des linges sales et la maman des enfants criailleurs, a changé de statut et s’est colletée avec la dure réalité. Dure réalité, jadis chasse gardée des hommes. Il fallait demander à toutes les femmes si elles veulent bien du féminisme tel qu’il se présente… Le féminisme, c’est ambivalent…

 
Si le statut des femmes a changé, celui des hommes est resté le même. Mais on dira que le féminisme est au bénéfice des hommes, qui ont aujourd’hui la paye de leur femme pour subvenir aux besoins du foyer (comme si la maman au foyer de jadis ne foutait rien pour la famille, elle !) Ce qui devrait être un humanisme avantageux pour les hommes, qui devait avoir le droit et le temps de faire leur mijaurée comme bon leur semble… mais c’est un truc de fille, cela, mijaurée ! Quels sont les trucs de garçons interdits aux filles ? Ô homosexualité ! A la remise en question, les hommes se sont cherché une réponse. Dans le film PS Je t’aime (Richard La Gravenese, 2007) ils semblent bien s’entendre eux. En fait, l’homosexualité est un bon palliatif au problème. Elle permet aux femmes de se comporter en homme, donc de faire des trucs de garçons, et aux hommes de faire leur mijaurée.

 
Cette solution a été fortement rejetée. Devine par qui le plus souvent… par nos femmes. Il faut croire que l’on a grand besoin d’un peu de féminité tout comme notre épouse a besoin d’un mec viril ! Comment concilier tout cela ? Entente possible ? La compétition s’installe de préférence. Le couple est aujourd’hui fait de deux êtres asexués qui livrent bataille pour la réussite de la famille mais sur un seul champs. Jadis, on avait chacun sa place. Mari voilà ton rôle, femme voici le tien. Devrait-on changer de place ou mieux laisser le choix à chacun de devenir celle/celui qu’elle/il veut dans le couple ? Dans les deux cas, le foyer gagnerait à se battre sur plusieurs champs de bataille contre la dure réalité. Le Ministère à la Condition Féminine et le Droit des Femmes devrait se constituer en Ministère de la Défense de la Famille. La réalité de la vie est dure et la vie n’est pas qu’une question d’argent. La réussite dans la vie, le succès économique qui permet d’avoir tout ce qui épate les yeux, le monde et ceux qui l’entourent, n’est pas toujours source de bonheur garanti. La réussite de ma vie, la réussite de mon couple, celle de mon famille, ce devrait être ma boussole. Qui va s’en occuper ? Une crèche, un kindergarten, l’école, les assurances, un compte en banque, mon patron, mon entreprise ou l’église ? Ma famille, c’est mon affaire ! C’est aussi une affaire d’Etat…
 

Wêchévains, DJAB

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